La Côte d’Ivoire a besoin d’une transition

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Il faut une transition en CI.

 

Un Etat, c’est la continuité administrative. Cela ne revient pas à dire qu’il ne faut pas assainir certains secteurs, renouveler le personnel administratif. Un Etat a besoin d’hommes d’Etat ; pas uniquement de militants politiques. Les cadres de l’Etat ont pour mission cruciale de maintenir les Fondamentaux, la survie de l’Etat. La Côte d’Ivoire en a connu. Malheureusement, ces grands serviteurs de l’Etat (et non des partis politiques, des régions, des ethnies…) sont devenus une denrée rare sur le champ politique ivoirien.

 

Accordons-nous pour remarquer que les démons ivoiriens ont la peau dure. Du président Houphouët au président Ouattara, plusieurs questions n’ont pu trouver de réponses satisfaisantes. Ces dossiers sont attisés chaque fois pour susciter des mécontentements de part et d’autre dans l’imaginaire de certaines populations. D’autres sont venus s’y ajouter. Il nous faut sortir de cette série de crises non résolues. C’est vrai que dans l’histoire d’une nation, il n’y a pas de rupture ontologique. Essayons-nous tout de même à une rupture épistémologique afin d’espérer un cycle de stabilité, de paix.

 

Je propose une transition pour traiter certains sujets cruciaux. Citons : 1-la nature du régime politique à adopter, 2-l’Ivoirité, 3-les crises du Guebié, du Sanwi…, 4-la disparition de plusieurs cadres dont BiakaBoda, Ernest Boka, Guei Robert, Boga Doudou… ; 5-la transition économique, 6-le transfert de la capitale, 7-les système sanitaire et scolaire, 8-la gestion de l’endettement, 9-la justice transitionnelle ivoirienne, 10-la corruption…

 

Je pense à 2 manières d’assurer cette transition. Soit, le RHDP fait violence sur lui-même pour former un gouvernement en vue de ces travaux gigantesques pour les 13 mois à venir. Ou bien alors, l’opposition fait front commun pour une candidature unique en vue de se pencher sur ces dossiers de 2020 à 2025 si elle remporte la présidentielle. La principale mission de ces 2 formes de transition sera d’assurer le redressement de l’Etat dans une approche inclusive, la mise en place d’institutions fortes ne dépendant pas des humeurs de l’Exécutif.

 

Personnellement, je ne pense pas que les conditions seront réunies en vue d’une élection libre et transparente d’ici octobre 2020. On peut choisir de faire avec cet état des lieux et organiser une élection malgré TOUT. Si les perdants se surpassent, la Côte d’Ivoire sera au moins en mode survie avec une constitution, un régime politique inadapté aux enjeux stratégiques, tactiques, opérationnels de l’heure.

Si les perdants refusent de reconnaitre leur défaite en brandissant des preuves solides, NOTRE Côte d’Ivoire plongera dans le vide. Les rapports de l’ONU mentionnent qu’un pays qui sort d’un conflit armé a 40% de chances de retomber dans un autre conflit armé les 10 années suivantes. Nous avons le choix. Et le Bon Dieu ne descendra pas de son trône pour venir résoudre ces questions à notre place…

 

 

Sylvain N’GUESSAN, Cercle de Réflexion Stratégique d’Abidjan
prospectiveinfos@gmail.com

 

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